Marais Audomarois vs. Marais Poitevin : deux joyaux de France

En France, deux marais font rêver les amoureux de nature et d’eaux calmes :
le marais audomarois, au nord, et le marais poitevin, à l’ouest.
Tous deux invitent à la balade en barque, au contact de paysages verdoyants et d’une histoire fascinante.
Pourtant, ils possèdent chacun leur caractère et leur ambiance.
Voici un guide détaillé pour comprendre leurs différences et choisir lequel visiter.

Le marais audomarois se trouve dans le Pas-de-Calais, autour de Saint-Omer.
Il couvre environ 3 700 hectares : un patchwork de canaux, d’îlots cultivés et de prairies humides.
Sa taille modeste le rend chaleureux, accessible et facile à explorer en une journée.

Le marais poitevin, lui, s’étend sur plus de 100 000 hectares entre la Vendée, les Deux-Sèvres et la Charente-Maritime.
C’est l’un des plus grands marais d’Europe occidentale.
On le surnomme la Venise verte en raison de ses longs canaux bordés de frênes têtards.
Sa superficie colossale offre une variété d’ambiances : sauvage, agricole, touristique.

Les origines du marais audomarois

Le marais audomarois naît dès le Moyen Âge.
Les moines de Saint-Bertin et de Clairmarais creusent les premiers canaux.
Leur but : drainer les terres, éviter les inondations et créer des zones cultivables.
Petit à petit, les habitants transforment les marécages en un maillage de fossés et d’îlots.
Cette organisation perdure encore aujourd’hui.

L’aménagement du marais poitevin

Le marais poitevin connaît son grand tournant au XVIIᵉ siècle.
Les Hollandais, experts en gestion hydraulique, participent à son assèchement.
Ils construisent digues, écluses et réseaux de canaux pour gagner des terres agricoles.
Ce savoir-faire a façonné les paysages actuels : des rubans d’eau parfaitement alignés.

Le maraîchage audomarois, un patrimoine vivant

L’Audomarois reste un territoire de production maraîchère.
Des familles cultivent toujours leurs hortillonnages.
Choux-fleurs, artichauts, carottes des sables, endives et poireaux quittent les barques chaque matin.
Ces légumes rejoignent le marché de Saint-Omer ou des circuits courts.
Le savoir-faire se transmet depuis des générations.

Le maraîchage poitevin, plus discret aujourd’hui

Le Poitevin était autrefois un grenier potager.
Mais le tourisme a peu à peu remplacé l’activité agricole traditionnelle.
On y trouve encore quelques producteurs, mais la majorité des visiteurs viennent désormais pour les balades et les activités de plein air.

• Barques électriques silencieuses : idéales pour explorer librement.
• Visites guidées traditionnelles : les bateliers racontent les légendes locales.
• Circuits connectés : GPS et audioguides pour découvrir à son rythme.
• Chemins pédestres et vélo : parfaits pour observer la faune.

L’Audomarois mise sur un tourisme doux : calme, authentique, respectueux des maraîchers.

• Barques à perche : embarcations plates propulsées manuellement.
• Bateliers costumés parfois : ils glissent sur l’eau et montrent le phénomène spectaculaire du « feu sur l’eau » (bulles de méthane qui s’enflamment).
• Réseau très vaste : plusieurs points de départ, villages animés, guinguettes.

Le Poitevin séduit par son ambiance Venise verte et ses longues promenades ombragées.

Hérons cendrés, cygnes majestueux, foulques noires, martin-pêcheur bleu vif…
Le marais abrite aussi grenouilles, brochets et carpes.
Les roselières servent de nurseries à de nombreuses espèces.
On y trouve des plantes aquatiques comme les nénuphars et les iris jaunes.

Le Poitevin est célèbre pour ses frênes têtards qui ombragent les canaux.
On y croise ragondins, loutres, hérons garde-bœufs et canards colverts.
La végétation dense forme des tunnels verts féeriques.
Les poissons et amphibiens y prospèrent également.

Le marais audomarois, biosphère UNESCO

Depuis 2013, l’UNESCO classe l’Audomarois comme réserve de biosphère.
Il fait aussi partie du Parc naturel régional des Caps et Marais d’Opale.
Ce label souligne l’équilibre entre activités humaines et préservation écologique.

Le marais poitevin, Grand Site de France

Le Poitevin est reconnu Parc naturel régional et Grand Site de France.
Ces distinctions valorisent son patrimoine mais doivent composer avec un tourisme important.
Les autorités locales multiplient les actions pour limiter l’impact écologique.

L’Audomarois séduit par son calme.
On y trouve des villages authentiques comme Salperwick, Tilques ou Nieurlet.
Les embarcations croisent quelques maraîchers au travail.
Les touristes restent nombreux mais l’ambiance demeure paisible.

Le Poitevin attire un tourisme plus massif.
Les embarcadères sont animés, les cafés et guinguettes nombreux.
L’expérience est conviviale, parfois festive, surtout en été.
On y vient pour flâner mais aussi profiter des infrastructures touristiques.

Les deux marais affrontent des défis communs :
changement climatique, assèchement, pollution, pression touristique.

• L’Audomarois mise sur les éco-acteurs : bateliers responsables, maraîchers durables, associations engagées.
• Le Poitevin investit dans un tourisme plus vert mais doit gérer des flux très élevés en été.

Visiter ces espaces demande un comportement respectueux :
ramasser ses déchets, naviguer doucement, éviter les zones interdites.

• Soupes de légumes du marais.
• Plats flamands mijotés.
• Bières artisanales régionales.
• Fromages locaux comme le Bergues.

Les restaurants alentours jouent souvent la carte des produits du terroir.

• Anguille grillée ou en persillade.
• Mojette, haricot blanc typique.
• Jambon vendéen fumé.
• Préfou à l’ail servi en apéritif.

On retrouve une cuisine plus maritime et charentaise.

Deux marais, deux personnalités.
Le marais audomarois charme par son intimité, ses hortillonnages vivants et son calme préservé.
Le marais poitevin impressionne par sa taille, ses canaux ombragés et son ambiance festive.
Quel que soit votre choix, chacun promet un voyage apaisant au fil de l’eau et de l’histoire.
Et pourquoi ne pas découvrir les deux pour saisir toute la richesse des zones humides françaises ?